Comment les éleveurs guadeloupéens gèrent-ils les tiques avec des moyens traditionnels ? (Mai 2025)

Les tiques sont les principaux parasites externes des ruminants dans les régions tropicales. Associées à une résistance croissante aux méthodes de lutte chimiques, elles représentent une menace majeure pour l'élevage dans la région des Caraïbes.

Une enquête participative a été menée auprès de 81 éleveurs de bétail provenant de 93 sites d'élevage différents dans les îles de la Guadeloupe afin de recenser les pratiques utilisées pour lutter contre les tiques et d'évaluer les perceptions et l'acceptabilité des traitements à base de plantes.

L'étude a montré que plus de 75 % des éleveurs de bétail avaient une bonne connaissance des espèces de tiques présentes et des plantes pouvant être utilisées pour les contrôler (37 % : plantes, recettes et pratiques citées).
La lutte contre les tiques à base de plantes est utilisée par 26,5 % des éleveurs. L'enquête a identifié 22 plantes issues de 17 familles botaniques utilisées pour traiter les infestations de tiques.
Cependant, la lutte contre les tiques repose principalement sur l'utilisation de produits chimiques (52,4 %), et le manque de connaissances sur la manière d'utiliser les plantes empêche une utilisation optimale. Malgré l'utilisation prédominante de produits chimiques, les éleveurs sont ouverts à l'utilisation de traitements à base de plantes contre les tiques.

Les résultats de l’étude ouvrent la voie à des recherches approfondies visant à évaluer les pratiques de la pharmacopée traditionnelle et à développer des méthodes alternatives de lutte contre les tiques à base de plantes.

Article:
Rachelle Bernier, Laurence Yenkamala, Lucien Philibert, Madly Moutoussamy, Carine Marie-Magdeleine. Towards plant-based control of Amblyomma variegatum and Rhipicephalus microplus ticks: Knowledge, perceptions, and practices of ruminant livestock farmers in Guadeloupean islands. Veterinary Parasitology : Regional Studies and Reports, 2025, 60, pp.101249 ⟨hal-05080422⟩.

Photos : ©INRAE/Rachelle Bernier