Soutenance de thèse de Josué Henry (Petit-Bourg, 09 10 2025).

Il a travaillé sous la direction d'Harry Archimède  sur le sujet "Analyse du potentiel développement d’une production d’énergie par méthanisation en Guadeloupe"

Composition du jury:

• Mme. Julie JIMENEZ,  Chargée de recherche, HDR, INRAE,  Rapporteur
• M. Fabrice BELINE, Directeur de recherche, HDR, INRAE, Rapporteur
• Mme Isabelle BOULOGNE, Professeur d’université, UA , Examinateur
• Mme Anny FLORY, Professeur d’université, UA, Examinateur
• M. Steve CERIAC , Ingénieur à Grand Moulin des Antilles, Examinateur
• M. Harry ARCHIMEDE , Directeur de recherche, INRAE,  Directeur de thèse
   

Josué Henry avec le jury de thèse

Résumé :
La transition écologique est aujourd’hui une urgence à l’échelle de la planète pour contraindre l’augmentation des températures et le dérèglement climatique associé. Cette transition doit se décliner à différentes échelles, dont celles des territoires. Parmi les leviers utilisables pour conduire cette transition figurent l’évolution des systèmes alimentaires et énergétiques. Les travaux de thèse s’insèrent dans la décarbonation du système énergétique de la Guadeloupe. Cette dernière était à la fois un territoire d’application et un modèle d’étude du fait de certaines de ses spécificités extrapolables
aux petits territoires insulaires.
Le potentiel de développement d’une filière de méthanisation a été étudié en 5 étapes :
1) un inventaire quantitatif des gisements des biomasses sur le territoire ;
2) l’évaluation d’une méthode prédictive du potentiel méthanogène d’ingrédients (équations obtenues par une méta-analyse de données de la littérature) ;
3) une quantification, par une démarche expérimentale(utilisation de biodigesteurs de paillasse de 2 litres), du potentiel méthanogène (BMP) des principales ressources du territoire;
4) évaluation du potentiel méthanogène de rations représentatives des gisements du territoire et validation de ces potentiels dans un méthaniseur pilote de 1 m³;
5) discussion d’une stratégie pour mettre en place une « filière de méthanisation » adaptée au territoire.

Les principaux résultats indiquent qu’il y a les ressources pour développer une filière de méthanisation en Guadeloupe. Cependant, il y a une très forte concurrence et des conflits potentiels pour l’utilisation des biomasses. Dans un tel contexte, la stratégie la plus viable serait le développement d’un nombre relativement limité de "grosses" unités valorisant prioritairement les ingrédients à fort risque sanitaire. Ces unités pourraient cohabiter avec un nombre plus important de microstructures valorisant des coproduits de cultures, d’élevages et de petites unités d’agro transformation. Ces dernières seraient orientées sur l’autonomie à la ferme.
Les travaux indiquent la plus-value de politiques publiques pour assurer l’arbitrage des conflits d’usage sur un territoire où la souveraineté alimentaire et énergétique sont deux priorités.
Les perspectives des travaux sont le développement de technologies automatisées adaptées au contexte des territoires de petite taille ainsi que les innovations organisationnelles pour mettre en réseau des producteurs de biomasse. La technologie devrait aussi s’intéresser à l’utilisation des biogaz produits.